Trujillo, Chan Chan

Zone archéologique de Chan Chan

Le royaume chimú, dont Chan Chan fut la capitale, connut son apogée au XVe siècle, peu avant de succomber à la puissance inca. Selon la mythologie, il a été fondé par un personnage nommé Taykanamo.

Les Chimú étaient connus pour adorer la Lune, contrairement aux Incas qui adoraient le Soleil. Les Chimú considéraient le Soleil comme destructeur, probablement à cause de l'impitoyable rayonnement solaire régnant dans le désert où ils vivaient. La principale déité était donc la lune qu'ils appelaient "Shi". Ils construirent des temples en son honneur, appelés "Sian", qui signifie Maison de la lune en langage autochtone, où ils faisaient des cérémonies.

Les autres divinités étaient les étoiles, appelées "Pata", ils adoraient aussi la mer, appelée "Ni" et les rochers, appelés "Alaecpong".

Etablie dans la vallée fluviale jadis fertile de Moche ou Santa Catalina, Chan Chan était la plus grande ville à l’architecture en terre de l’Amérique précolombienne. Les ruines de cette vaste cité reflètent dans leur tracé une organisation politique et sociale rigoureuse matérialisée par le cloisonnement en neuf "citadelles" ou "palais" comme autant d’unités indépendantes.

La cité de terre (en adobe) de Chan Chan fut construite entre 850 et 1470 ap. J.-C.

La ville comptait environ 30 000 habitants.

La ville est inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO depuis1986. La ville est durement touchée par l'érosion générée par El Niño, qui provoque d'importantes chutes de pluie et des inondations sur la côte péruvienne.

La valeur universelle exceptionnelle de Chan Chan réside dans l’importance des vestiges de cette ville immense, hiérarchisée dans sa planification, avec ses systèmes industriel, agricole et de gestion de l’eau pour subvenir à ses besoins.

La zone monumentale d’environ six kilomètres carrés au cœur de la cité qui s’étendait alors sur vingt kilomètres carrés, comprend neuf grands ensembles rectangulaires délimités par d’épaisses et hautes murailles en terre. À l’intérieur de ces unités se dressent des bâtiments autour d’espaces libres : des temples, des habitations, des entrepôts, mais aussi des réservoirs et des plateformes funéraires. Les murs en pisé des édifices étaient souvent décorés de frises représentant des motifs abstraits et des sujets anthropomorphiques et zoomorphiques. Autour de ces neuf ensembles étaient aménagés trente-deux enclos semi-monumentaux et quatre secteurs de production consacrés aux activités de tissage, de travail du bois et des métaux. De vastes terres agricoles et les vestiges d’un réseau d’irrigation ont été découverts plus au nord, à l’est et à l’ouest de la ville.

Les rivières Moche et Chicama alimentaient alors un système d’irrigation complexe au moyen d’un canal de 80 kilomètres de long qui desservait la région de Chan Chan à l’apogée de la civilisation Chimú.